Jean-Villard Gilles a magnifiquement bien décrit notre Canton et ses habitants. Si, par exemple, il a su avec gouaille décrire le caractère peu empressé de nos concitoyens, il a également su décrire le caractère par trop méfiant de ces derniers. Depuis 2016, date de ma première élection à la municipalité, j’ai moi-même parfois buté contre cette méfiance ostensiblement affichée par certains. Toutefois, cette méfiance n’était affichée que par quelques privilégiés du coin, donc pas forcément ceux que j’allais servir en premier.
De fait, mon chapelet est un peu identique à celui de Simone Weil, la philosophe, qui disait : « si on sait par où la société est déséquilibrée, il faut faire ce qu’on peut pour ajouter du poids dans le plateau trop léger ». J’ai estimé qu’au Mont, le partage et la préservation des espaces naturels se trouvaient dans le plateau le plus léger et, par conséquent, j’y ai mis tout mon poids.
Pour la plupart d’entre vous, vous connaissez sûrement l’histoire de l’emploi de cette latéralisation de « gauche et droite » pour parler du spectre politique. Cela remonte à la convocation des Etats généraux en 1789 par le roi de France dans cette période révolutionnaire. Les membres de l’assemblée souhaitant le maintien des privilèges (notamment le droit de veto du roi) devaient se tenir à droite du président de l’assemblée ; ceux qui voulaient l’abolition des privilèges devaient quant à eux se tenir à gauche. Voilà les racines historiques du clivage gauche-droite. Vous comprenez donc aisément pourquoi je suis fier d’avoir émergé de ces rangs-là, des rangs se battant pour l’abolition des privilèges, en cohérence avec mes valeurs !
J’entends que certaines personnes ont peur de ces différences politiques ou qu’elles ne les assument pas vraiment. Mais ces différences enrichissent le débat public, la délibération collective. On le voit d’ailleurs ici : elles peuvent s’exprimer de manière particulièrement respectueuse. Bref, la politique n’est pas un gros mot !
Comme premier municipal de gauche dans cette Commune, j’ai donc participé, d’une certaine manière, à démocratiser la vie du Mont, notamment sa politique de reconnaissance des sociétés locales. Auparavant, cette reconnaissance était chasse gardée et nous comptions moins d’une quinzaine de société locales, ce qui tranchait d’ailleurs avec les autres communes qui affichaient un dynamisme associatif bien plus grand que le nôtre. Pourtant, la vie était là : elle ne demandait qu’à s’exprimer, les énergies étaient présentes, les bonnes âmes disposées à œuvrer pour la collectivité, tout était là, mais c’était chasse gardée. Eh bien je suis heureux d’avoir fait passer, contre vents et marées, le nombre de sociétés locales de moins d’une quinzaine à près de 40 aujourd’hui ! Cela constitue une véritable bouffée d’oxygène démocratique !
Cette oxygénation politique de notre Commune, je crois que le groupe dont je suis le représentant y a largement contribué. Alors qu’auparavant, lorsqu’il était question du Mont, le seul élément distinctif qui ressortait à l’extérieur étaient les exploits de son club de foot ; avec l’action du Mont citoyen, nous avons participé à positionner la Commune au niveau régional et cantonal sur quelques autres sujets comme par exemple la modération de l’usage de l’avion pour le tourisme, la défense de notre territoire contre le matraquage publicitaire ou la protection de la biodiversité avec la lutte contre les haies monospécifiques comme celles de thuyas. Sous notre action, nous avons également très sensiblement élargi les offres parascolaires et culturelles sur notre territoire, auparavant balbutiantes.
Pour toute cette dynamique que nous avons pu porter, je remercie la population qui nous a fait confiance. De plus, je remercie le personnel communal pour son travail remarquable réalisé dans des conditions pas toujours évidentes ; merci à toutes les personnes qui le composent car sans elles, rien n’est possible. Je félicite également l’ensemble des élus de notre corps délibérant pour leur engagement essentiel au fonctionnement de nos institutions. Je souhaite également le meilleur à mes collègues dans la suite de leurs travaux. J’ai confiance en eux et à la direction éclairée de notre syndique. Enfin, c’est un honneur pour moi et je suis heureux de céder ma place à Jean-Marie Urfer, une personne dont l’engagement pour l’intérêt général est sans faille. Une personne, nous le savons toutes et tous, d’une droiture et d’un dévouement au bien public, exceptionnel. Merci à lui et bravo pour son élection qui a manifestement fait l’unanimité !
Je vous souhaite une toute belle suite à toutes et tous !
Philippe Somsky »
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