La critique de la démocratie n’est pas une nouveauté. Le régime dans lequel « le peuple se gouverne seul » connait de nombreuses critiques durant son histoire. Il est d’abord une abomination pour tout ceux qui pensent que le pouvoir revient de droit à ceux qui y sont destinés soit par leur naissance, soit par leurs compétences. Cette première forme de critique des aristocrates et savants défend un gouvernement des meilleurs ou des plus riches. Le succès de cette critique a naturellement nourri son contraire: la critique marxiste des institutions démocratiques qui ne seraient que les instruments par lesquels s’exerce le pouvoir de la classe bourgeoise. Enfin, le monde contemporain de nos démocraties représentatives libérales connait une nouvelle forme de critique qui emprunte des éléments à la première et la seconde critique: comme notre société se définit égalitaire et démocratique, il est difficile la critiquer frontalement. Les élites utilisent alors tout une série de subterfuges rhétoriques qu’il sera intéressant de présenter (le peuple ignorant, la supériorité de règles intouchables ou encore la peur du désordre que pourrait provoquer la démocratie).
Cheminer à travers ces critiques permettra de revenir rapidement sur l’histoire large et diffuse de la démocratie et d’évoquer quelques uns de ces modèles les plus connus (Athènes, Cantons suisses) et de discuter ensuite des enjeux actuels de la participation citoyenne dans le système démocratique représentatif.